Haiti chérie

Haiti, cest le pays de mon père. Haiti, c’est le pays de ce père-géniteur que je déteste en tant qu’homme. Haiti, c’est l’Autre Femme, celle qui m’a pris mon père. Haiti, c’est le peuple qu’il voulait soigner, en devenant pédiatre. Haiti, c’est le pays auquel il voulait croire, en devenant sénateur. Haiti, c’est la culture qui lui a enjoint d’épouser une maitresse, beaucoup parce qu’il l’a choisie, un peu parce qu’elle était enceinte. Haiti, c’est le pays que je n’ai jamais vu. Haiti, c’est le pays auquel je ne me sens pas appartenir, pas plus qu’à la Belgique, mais duquel je dis « je suis de là ». Haiti, c’est le pays de ma famille paternelle, qui m’ouvre les bras depuis des années, depuis avant que je ne naisse, peut-être. Haiti, c’est le pays que je me sens incapable de visiter. Haiti, c’est le pays de la moitié de mes racines. Haiti, c’est le pays de la moitié de mes gênes. Haiti, c’est une des origines de ma naissance.Haiti, c’est le seul peuple duquel je me dis « pour boucler la boucle, finaliser le cercle, je dois adopter un enfant de là-bas. Ce sera le dernier geste et la preuve ultime ».

Haiti, c’est aussi la terre qui tremble.

Je fais une overdose d’Haiti.

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