Tout sur rien et rien surtout

Scanneuse

Comme une caisse enregistreuse.

Je veux tout savoir…mais rien en profondeur. J’ai 12 idées de recherches par heure et bien évidemment, j’oublie. Et comme je sais que j’oublie, je me fustige. Alors je note.

Mais je me désintéresse aussitôt de mes notes.

Ca tourne trop vite, là haut.

Dies Irae – encore.

Je suis en colère contre toi parce que tu étais supposé me donner une base stable pour m’apprendre à aller vers les autres, surtout du sexe opposé. Au lieu de ça, tu n’as été qu’inconstance, inconsistance, absence et puis mort. Tu n’écoutais rien ni personne, tu étais sourd à tout, sauf à ta voie, en vérité, tu étais un bel égoiste. Une belle ordure d’égoiste qui ne se souciait absolument pas d’un être petit, fragile et qui sortait de lui en plus.

Tu as voulu absolument me voir, visiblement pour satisfaire ton besoin narcissique d’être en contact avec un petit être qui te ressemblait. J’avais besoin de structure, de présence, de limites, et d’amour. Et je t’ai servi de miroir et de paillasson pour ton ambition.

C’était de la négligence. Rien de moins.

Et pour ça, je suis en colère parce que tu m’as abimée alors que tu devais me construire. Rien ne te forçait à être là, mais en choisissant d’y être, tu as choisis des devoirs en plus de tes droits. Dans le fond, tu ne vaux pas mieux que ces gens qui arrivent la gueule enfarinée dans mon bureau, pour réclamer une  « chance de faire leurs preuves » sans se rendre compte qu’ils ont eu quelques chances, déjà, et qu’il est p-e temps qu’ils prennent leurs responsabilités. A ceci prêt que toi, sombre crétin, tu as fait des études et je porte tes gênes. Tes saloperies de putain de gênes que je te vomirais bien à la gueule de porc que tu es.

Tu es un irresponsable parental et donc un être dangereux pour les humains en devenir que sont tes enfants. Tu as été dangereux pour moi et je porte encore aujourd’hui les traces de ton narcissisme inconséquent et de ton idiotie crasse.

Tu es la pire espèce de parent et d’humain qui soient : tu n’as même pas l’excuse de l’inculture ou du manque d’éducation. Tu pouvais le faire, mais tu ne voulais pas, engoncé dans tes certitudes.

Tes certitudes, parlons-en, je n’ai même pas à te souhaiter de t’étouffer avec elles, tu as eu le bon gout de mourir pour elles. Mort en héros, histoire de te conforter encore un peu plus dans ton égocentrisme… J’espère que ce fut long et douloureux. J’espère que tu rôtis en enfer. J’espère que tu as souffert au fond de ta chair comme je souffre au fond de la mienne. Peut-être as-tu eu de la chance tiens, de crever comme un chien en pleine rue, qui sait ce que j’aurais pu t’infliger? Je rêve : tu n’aurais même pas eu l’élémentaire élégance de m’affronter.

Décidément, tu n’es qu’égoisme, égoicentrisme, narcissisme, surdité et lâcheté. Tu manquais de classe et de réflexion.

Tu n’as pas de couilles. Tu n’en as jamais eu. Semer tes entrailles, comme le premier étalon du troupeau était ta seule qualité. Ca ne fait pas de toi un père. Ca ne fait même pas de toi un Homme.

T’es juste qu’un pauvre con que j’ai eu le malheur d’avoir pour père. Et tu m’as laissée là, farcie de ta vie de merde. Tu devais m’aider, tu n’as fait que m’encombrer et m’abîmer. Je reste là, seule avec tes étrons semés dans ma tête.

Je te hais.

La petite victoire

Parce que bon, je me plainds, je chouine, je geins, je philosophe, je fais l’inventaire de mes espoirs déçus, mes défaites, mes espoirs tout court mais…Et mes victoires, alors!!

Et bien ma victoire de ces temps-ci, c’est… d’avoir, en douce, installé FireFox sur le pc de mon boulot, ce qui est rigoureusement interdit et que, crétinasse de fonctionnaire que je suis, je suis pas sensée savoir faire. Je suis sensée être le degré zéro de l’informatique, celui qui confond souris et clavier.

Et je les ai laissé croire ça.

Et j’ai installé mon FF.

Et personne ne le sait.

Je jubile…

Hier encore

J’avais 20 ans.
Et depuis, qu’ai-je fait de ma vie?
A l’aube d’un changement, un de plus, mais un inédit… En même temps, ils le sont tous.
Je ne suis plus dans la survie. Je suis dans la vie, le désir, le vrai choix.
C’est angoissant.
Faudrait que je fasse une liste des choses qui me font envie, comme ça j’aurais un matériaux brut à travailler, à disséquer, afin d’inventer ma vie future…
Pis faudrait que je poste plus souvent aussi. Des recettes, surtout.

Qu’il est long le chemin

Il n’est pas de hasard,
il est des rendez-vous,
pas de coïncidence
Aller vers son destin,
l’amour au creux des mains,
la démarche paisible
Porter au fond de soi,
l’intuition qui flamboie,
l’aventure belle et pure
Celle qui nous révèle,
superbes et enfantins,
au plus profond de l’âme
Porté par l’allégresse,
et la douceur de vivre,
de l’été qui commence
La rumeur de Paris,
comme une symphonie,
comme la mer qui balance
J’arrive au rendez-vous,
dans l’épaisse fumée,
le monde me bouscule
Réfugié dans un coin
et observant de loin
la foule qui ondule
Mais le choc imminent
sublime et aveuglant
Sans prévenir arrive
Je m’avance et je vois,
que tu viens comme moi,
d’une planète invisible
Où la pudeur du cœur,
impose le respect
la confiance sereine
Et plus tu t’ouvres à moi
et plus je m’aperçois
que lentement je m’ouvre
Et plus je m’ouvre à toi
et plus je m’aperçois
que lentement tu t’ouvres
Il fut long le chemin
et les pièges nombreux
avant que l’on se trouve
Il fut long le chemin
les mirages nombreux
avant que l’on se trouve
Ce n’est pas un hasard,
c’est notre rendez-vous
pas une coïncidence.

Ouverture, Etienne Daho.

Et quand ca se conjugue au pluriel?

Le Tout

Faut-il être le Tout de son partenaire?

Faut-il être frustré?

Si on répond oui à la première et non à la deuxième, l’inévitable 3ème question est : Faut-il être fidèle? Et la réponse est non.

A partir du moment où la 3ème réponse est négative s’ouvre un monde de possibles et de remises en question.

Pourquoi un couple à la fois? Qu’est ce que le couple? Pourquoi faut-il définir le lien entre deux êtres humains? D’où vient le besoin d’exclusivité?

En choisissant ma voie, toutes ces notions ont été, sont, seront revisitées. Je le sais, je le comprends et je le sens. Je sens aussi ce que peut avoir d’inconfortable l’extrême liberté d’Etre et d’Agir, en mon âme et conscience. La liberté, c’est aussi parfois le vertige, le vide, la désorientation totale. Le désert. L’anomie.

Et la confiance. En soi. Absolument nécessaire. Qu’il faut parfois forcer, d’ailleurs. La cofiance en son chemin, en sa compétence pour décider de sa vie.

La liberté est une expérience extrême. Une notion sans concession.

Haiti chérie

Haiti, cest le pays de mon père. Haiti, c’est le pays de ce père-géniteur que je déteste en tant qu’homme. Haiti, c’est l’Autre Femme, celle qui m’a pris mon père. Haiti, c’est le peuple qu’il voulait soigner, en devenant pédiatre. Haiti, c’est le pays auquel il voulait croire, en devenant sénateur. Haiti, c’est la culture qui lui a enjoint d’épouser une maitresse, beaucoup parce qu’il l’a choisie, un peu parce qu’elle était enceinte. Haiti, c’est le pays que je n’ai jamais vu. Haiti, c’est le pays auquel je ne me sens pas appartenir, pas plus qu’à la Belgique, mais duquel je dis « je suis de là ». Haiti, c’est le pays de ma famille paternelle, qui m’ouvre les bras depuis des années, depuis avant que je ne naisse, peut-être. Haiti, c’est le pays que je me sens incapable de visiter. Haiti, c’est le pays de la moitié de mes racines. Haiti, c’est le pays de la moitié de mes gênes. Haiti, c’est une des origines de ma naissance.Haiti, c’est le seul peuple duquel je me dis « pour boucler la boucle, finaliser le cercle, je dois adopter un enfant de là-bas. Ce sera le dernier geste et la preuve ultime ».

Haiti, c’est aussi la terre qui tremble.

Je fais une overdose d’Haiti.

Reprise des programmes

Et bien voilà, je suis de retour.

Non pas que j’étais tombée dans l’espace intersidéral sans internet, mais plutot que la vie m’a rattrapée, l’envie de prendre du recul, des changements notoires… Et voilà. Ceci dit, j’ai beaucoup cuisiné.

Au rayon des nouveautés, une séparation sentimentale, dans le but de préserver ce qui fonctionne encore bien, et bien sur…mes 30 ans.

J’ai 30 ans depuis une semaine et, si j’ai passé 11 mois à m’angoisser et à faire le bilan, je dois dire que depuis un mois, je me sens parfaitement bien. D’attaque pour entamer ce qui sera, parait-il, la plus belle dizaine de ma vie…

Ah, oui, j’ai oublié de dire : j’ai fait ma première table d’hotes!

Body of evidence

Une évidence de plus : je ne reconnais pas ma propre désirabilité (oui, ça se dit) dans mon corps nu, sans artifice. Je reconnais ma séduction dans les artifices (même quand l’artifice n’est qu’une attitude) mais je ne reconnais pas le sex-appeal de mon corps sans fard, sans volonté de séduire.

Du coup, je comprends difficilement le désir que je suscite et…je désire difficilement. Je désire être choisie, être élue, être charmée, aimée, retournée. J’y arrive très bien. Mais je désire difficile un corps pour ce qu’il est, nu.

Le corps maternel 2

J’ai intitulé le billet d’hier « le corps maternel »… Sans parler de ma mère une seule fois. Encore une preuve que nous sommes bien trop étroitement liée : je suis incapable d’expliquer pourquoi je sens que mon corps est lié au sien, alors que le cordon ombilical a été coupé il y a presque 30 ans.

L’idée qui m’a été transmise sur le corps par ma mère est une idée ambivalente. A la fois, elle insistait pour que je fasse du sport, elle a tenté de me faire manger des légumes ET son corps me disait « on s’en fout ». On s’en fout d’être mince, on s’en fout d’être belle aux yeux des autres. Et pourtant, j’étais belle dans ses yeux à elle. Cet infâme paquet d’amour/haine m’a été transmis et moi, d’une loyauté crétine sans borne, j’ai tout avalé et tout reproduit!

Aujourd’hui, j’aime et je hais ce corps qui me/se porte bien… Et je mange comme une truie.