La compagne

Aujourd’hui, c’est vendredi (et j’voudrais bien qu’on m’aime).

Comme tous les vendredis, je sors de chez mon psy, à peu près à la même heure. C’est le seul moment véritablement ritualisé de ma semaine, ma séance chez mon psy. Je pars du bureau sensiblement à la même heure, je prends les mêmes transports en commun, m’arrête à la même librairie pour m’acheter ma dose de presse idiote, arrive chez mon psy, passe ma séance, ressort, prend le même tram dans lequel je finis ma lecture niaise et je rentre chez moi.

Et d’ordinaire, je téléphone à un homme sur le chemin. Ca fait aussi partie du rituel. Je sors de chez le psy et j’appelle un homme important, amour, ami, amant.

Aujourd’hui, je suis sortie de chez mon psy, et j’ai regardé mon téléphone. Avant de le remettre dans ma poche et de n’appeller personne. J’étais bien, en ma compagnie, même si mon humeur n’est pas hyper joyeuse. J’étais bien dans mon malaise, dans ma séance qui me remue encore le conscient et l’inconscient. Bien dans mon magasine idiot. Bien dans le froid, bien dans ma chair de poule, à cet arrêt de tram.

Aujourd’hui, j’ai refusé le rituel. J’ai refusé un rituel, un de plus.

Aujourd’hui, je me suis encore approchée plus près de la liberté que je revendique tant et qui est si dure à exercer.

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